Mademoiselle et le nom de jeune fille, c’est fini !

Victoire !

Comme nous le réclamions en septembre dernier, le Premier ministre a signé une nouvelle circulaire, datée de mardi 21 février, pour faire disparaître des formulaires administratifs la mention « mademoiselle » a profit de « madame » et remplacer la notion de « nom de jeune fille » et « nom d’épouse », par « nom de famille » et « nom d’usage », plus neutres et mixtes. Plusieurs circulaires avaient déjà appelé les administrations à éviter l’emploi de ces mentions « se référant à la situation matrimoniale des femmes « sans justification, ni nécessité ». Le document rappelle que « ces mentions ne constituent pas un élément d’état civil » et que « l’emploi de la civilité « Madame » devra être privilégié, comme l’équivalent de Monsieur pour les hommes, qui préjuge pas de la situation maritale de ces derniers. »

Le terme de nom de jeune fille est supprimé au profit de « nom de famille » « au regard de la possibilité reconnue à un homme marié de prendre le nom de son épouse comme nom d’usage. »

http://circulaire.legifrance.gouv.fr/
http://circulaire.legifrance.gouv.fr/pdf/2012/02/cir_34682.pdf

Osez le féminisme ! et les Chiennes de Garde se félicitent de la publication par les services du Premier Ministre d’une circulaire supprimant les termes « Mademoiselle », « nom de jeune fille » et « nom d’épouse » des formulaires administratifs. Cette circulaire était une des principales revendications de notre campagne « Mademoiselle, la case en trop » lancée en septembre dernier. Nous saluons également l’action des communes de Cesson Sévigné et de Fontenay-sous-Bois qui ont supprimé ces termes ces dernières semaines. Nous demandons au gouvernement et aux services administratifs concernés de veiller à l’application de cette circulaire. Nous ne nous satisferons pas de simples déclarations : nous voulons des résultats concrets. Osez le féminisme ! et les Chiennes de Garde ré-interpellerons les politiques sur ce sujet tant que nécessaire. Nous invitons également les entreprises et les organismes privés à suivre le mouvement en supprimant les termes « Mademoiselle », « nom de jeune fille » et « nom d’épouse » de tous leurs formulaires.

Osez le féminisme et les chiennes de garde, le 21/02/12

_______________________

Vous ne vous êtes jamais demandé pourquoi on n’appelait pas un homme célibataire « Mondamoiseau », voire « jeune puceau » ? Pas étonnant, ce type de distinction est réservé aux femmes…En effet, en France, en 2011, les femmes et les hommes ne sont toujours pas logés à la même enseigne : civilité unique pour les hommes, double civilité pour les femmes !

Osez le féminisme et les Chiennes de garde avaient lancé une campagne intitulée « Mademoiselle, la case en trop » en septembre dernier pour rappeler que la distinction Madame/Mademoiselle n’est ni flatteuse, ni obligatoire. Et surtout, qu’elle est le signe du sexisme ordinaire qui perdure dans notre société.

Cette campagne avait vocation à mettre fin à cette inégalité, mais aussi à informer les femmes de leurs droits et à  mettre à leur disposition des outils pour faire changer leur civilité. C’est aujourd’hui chose faite !

 

« Mademoiselle »: une civilité discriminatoire et sexiste

Les femmes et les hommes n’étaient pas aujourd’hui en France, à égalité sur le plan de leur civilité. Les hommes sont appelés toute leur vie «monsieur». À l’inverse, les femmes sont «mademoiselle», puis «madame». Et le passage de l’un à l’autre ne dépend ni de leur âge, ni de leur statut professionnel, mais bien de leur statut marital. «Mademoiselle» a donc un caractère intrusif, que «monsieur» ou «madame», plus neutre, n’ont pas.

Ce n’est pas flatteur !

Il est bien plus poli d’appeler une femme «madame», et ainsi de ne pas porter de jugement sur sa vie privée. Contrairement à une idée reçue, ce n’est pas flatteur de laisser entendre à une femme qu’elle est « disponible », notamment dans un contexte professionnel !

Cette civilité est révélatrice de la place des femmes dans la société, qui sont encore infériorisées et ne peuvent toujours pas jouir de l’ensemble de leurs droits. C’est une réminiscence de l’époque où les femmes passaient, avec le mariage, de l’autorité de leur père à l’autorité de leur mari. Le langage est, parmi d’autres, un indicateur des inégalités entre les femmes et les hommes. Le Danemark, les Etats-Unis et l’Allemagne avaient déjà abandonné cette double civilité et au Canada.

Et le nom de jeune fille ?

Le «nom de jeune fille», tout comme le «mademoiselle», datent d’une époque où les femmes n’étaient pas autonomes et dépendaient d’abord de leur père, puis de leur mari.

>> Retrouvez sur le site un kit pour faire changer votre civilité auprès de tous vos interlocuteurs.


>> Faites circuler les chroniques vidéos réalisées spécialement pour la campagne : « Dites le en clown » et « Ma vie de mademoiselle ».

 

Mademoiselle, la case en trop par osezlefeminisme